L’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), présidée par François Villeroy de Galhau, et co-présidée par Jean-Paul Faugère, ancien directeur de cabinet de François Fillon à Matignon, prépare activement l’après-Derez. 

Après la condamnation très ferme en novembre par le Tribunal de Commerce de Paris des fautes commises par Thierry Derez dans le cadre du projet de prise de contrôle de SCOR par Covéa, dans un jugement de doctrine qui fera date, l’ACPR s’inquiète de la probable condamnation au pénal de Thierry Derez pour abus de confiance. Le procès au Tribunal correctionnel de Paris se tiendra début juillet 2021, et le dossier à charge est très solide. S’il est condamné, Thierry Derez devra être révoqué par l’ACPR car le Code des assurances est strict : un dirigeant ayant commis un abus de confiance ne peut exercer aucune responsabilité à la tête d’une société d’assurance. Dans un tel scénario, le directeur général désigné serait Paul Esmein, qui a rejoint Covéa il y a quelques années et qui fait d’ores et déjà figure de dauphin. Encore faudrait-il trouver un président pour remplacer Thierry Derez. C’est Jean-Pierre Jouyet qui a été choisi. Il rejoindrait le conseil de Covéa comme administrateur référent, et remplacerait Thierry Derez si celui-ci était condamné par le Tribunal correctionnel, ce qui est le scénario central retenu par l’ACPR. Seul hic, Jean-Pierre Jouyet n’a strictement aucune compétence en matière d’assurance… et son parcours professionnel est loin d’être convaincant ! Mais son profil très hybride et « fluctuant » entre la gauche et la droite, entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, suscite des interrogations quant aux réelles motivations de ceux qui le soutiennent pour devenir Président de Covéa, à la veille d’une élection présidentielle qui s’annonce aussi compliquée qu’incertaine…